Saria Chemali

20 juin 2008 | 0 Comments | Tags: , ,

Saria est une jeune photographe talentueuse qui a demandé un peu d’aide aux Artifistes en Avril 2008 pour son projet La Ville Cosmopolite.

L’ensemble du projet est visible sur le site dédié : http://villecosmopolite.googlepages.com, et la série réalisée en plein air à la Gare Montparnasse a été exposé lors de la Soirée d’été des Artifistes, le 12 Juin 2008 à l’Abracadabar.

Pour l’occasion, notre reporter-journaliste-voyageuse Armelle Loiseau a réalisé une petite interview de Saria Chémali :

Saria_VilleCosmo.jpg
« Montrer les choses que je vois et que je trouve belles »

Saria, 22 ans, en Bac pro photo

Comment es-tu arrivée à la photo?
C’est un concours de circonstances ! J’étais en licence d’anglais, et mon but était d’entrer à l’IUFM, mais j’ai du attendre une année à cause des rattrapages. J’étais attirée par la photo, et je me suis dit que c’était l’occasion d’apprendre plus concrètement ce que c’était. J’ai fait un CAP en un an, ça m’a plu, du coup j’ai continué en Bac pro.

Qu’est ce que tu as aimé dans la photo, au point d’abandonner l’idée d’être instit ?
Tout… D’abord, j’aime bien le côté graphique. J’aime aussi le principe de base, voir la photo apparaître sur le papier. Et je trouve que c’est un bon moyen d’expression plastique. Je ne sais pas dessiner, et prendre des photos c’est pour moi la possibilité de montrer les choses que je vois et que je trouve belles. Ca me plait de faire réagir les gens à ce que je vois. A force d’observer, d’être à l’affût des choses à cadrer, je suis toujours en train de regarder à droite à gauche…

Qu’est-ce-que tu aimes photographier ?
La BNF, entre autres… C’est un endroit que j’aime bien, parce qu’il est moderne. Il y a des lignes et des perspectives intéressantes. Les planches de bois au sol font des lignes qui s’entrecoupent avec les bâtiments, et la passerelle Simone de Beauvoir est au contraire pleine de courbes… C’est vaste, mais on ne dirait pas que c’est au coeur de la ville. C’est comme une petite ville dans la ville. Il y une ambiance particulière.
Pour les portraits, j’aime bien capter des expressions, ce qui se dégage du visage des gens. Ce qui me plaît le plus, en fait, c’est d’aborder les gens, d’échanger autour de la photo, d’avoir plein de modèles différents, plein de regards différents… C’est un moyen de communiquer !

Y a-t-il des photographes qui te touchent particulièrement ?

Willy Ronis. J’aime bien les anecdotes qu’il raconte autour de ses photos. On se rend compte que c’est souvent une histoire de chance, ou de patience. Quand on regarde ses photos, il y a toujours un petit truc qui se dégage.
Parmi ceux que j’aime, il y a aussi Malick Sidibé. C’est lui qui m’a inspiré pour la série de photos à la Gare Montparnasse. Je l’ai découvert par chance : j’ai fait un exposé sur lui à l’école. J’ai flashé sur son travail. Tout tourne autour de l’échange, de la simplicité, de la bonne humeur. Il a un studio, et il parle beaucoup avec les gens. Il est très ouvert et ça se sent dans ses photos. Les expressions sont très franches, très sincères.

En quoi consiste le projet de photos prises Gare Montparnasse ?
Pour mon book de fin d’année, le sujet qu’on nous a donné était « la ville cosmopolite ». Il fallait avoir deux approches différentes. C’est pour l’une des approches que je me suis inspirée du travail de Malick Sidibé. J’ai bien aimé ses photos avec des fonds africains. Il joue avec les vêtements des gens, ça fait des mélanges amusants. J’ai voulu me servir de ce côté motif car il me plaisait bien. Et comme il y a la notion de cosmopolitisme, je voulais l’associer à un autre arrière-plan. J’ai donc fait un studio devant la Gare Montparnasse, en plein air. J’ai photographié les gens d’abord devant un tissu africain, puis devant la ville.

Comment ça s’est passé ?
J’ai été agréablement surprise car beaucoup de gens se sont arrêtés. Ca a été une expérience très humaine. Plein de gens se sont interessés au projet. Il y a eu beaucoup de sourires, de la bonne humeur… C’était très vivant, très positif.

En quoi consistait l’autre partie du projet ?

Il s’agit d’un reportage à la Cité universitaire. L’idée m’est venue un jour où on faisait un exercice à Belleville. Je me suis amusée à demander aux gens d’écrire dans un carnet. C’est un exercice assez personnel, parce que ce qui te vient en tête en premier peut être assez révélateur. Ca permet de savoir quelques petites choses sur la personne que tu photographies. J’ai trouvé ça sympa de le faire à la Cité U car il y a des étudiants du monde entier. C’était des petites rencontres de cinq minutes : on se parle, on se livre un peu, et on se quitte.

Quels projets as-tu pour la suite ?
Je vais continuer la photo, mais peut-être pas de manière professionelle. Je voudrais faire un BTS communication visuelle pour toucher au graphisme. J’ai envie de continuer à travailler avec les images, et à avoir des projets photo de mon côté. Rien n’est très défini, mais j’ai envie de faire des portraits de gens que j’aime. Et j’aimerais retourner à la BNF, pour faire quelque chose de plus complet.

Quel ingrédient aimerais-tu apporter à la grande marmitte des Artifistes ?
Du soleil et de la chaleur.

interview réalisée par Armelle Loiseau

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